Accueil » au jour qui passe, dire son fait » mes pas effleurant la pensée de Ramuz

mes pas effleurant la pensée de Ramuz

20/07/2022 Vanoise

Vois ces rubans effilés
d’un trait plongeant vers nos rives
Films d’eau
chemins verticaux
d’usure tracés
qu’à peine contrarie la roche
son surplomb d’audace
(empilement incertain)


Tumultes que gonflent les extravagances de l’astre
Extravagances des chutes en conséquence
et plus haut
les peaux devenues chagrin
la mine déconfite et le teint gris

Aux pentes les jours accordés
Tu rends en cela docile le corps à l’effort
(harmonie de l’être en équilibre)
Souffle léger
la pente s’apprivoise

Aux glaciers des siècles de bravoure
tu rends l’hommage qu’on rend aux mourants
une visite émue a ce qui fut ton pays de légendes
sauvage et triomphant
d’un inaccessible tourment
aux mille ventres d’effroi
aux passages d’insolence
et cette robe blanche
revêtue bien avant fêtes

Au regard que tu portes sur les lauzes des masures
s’éclairant lentement des rayons qui sautent la muraille
tout en profondeur
(une solide marche te portant par dessus tes vertiges)
A ce regard donc
te reviennent les manières qu’avait Louis Ferdinand Ramuz
(c’était il y a plus d’une centaine d’années)
d’envelopper humains
et violence de notre terre
dans des écrits rugueux et scrupuleusement ciselés
Ainsi la montagne chut
Ainsi le soleil disparut
Ainsi la glace se rompit
Ainsi la terre grilla
et nous étions de cette grande terreur
humains revenus ou revenants
figés et immuables mortels
Aux êtres portés par une discrète sagesse
de démêler croyances et prétentions
Quérir dans ce chaos une once de lucidité
et se réinventer

4 réflexions sur “mes pas effleurant la pensée de Ramuz

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s