
A se tordre le cou sais-tu
on devinera la mer
Tu t’octroies sur le plat d’une roche
un confort mérité
et dans le contre-jour
à l’éclairage des heures précieuses
tu laisses
tout loisir au regard
de vagabonder
Tu supposes
dans les déliés des millefeuilles
plis et drapés audacieux
motifs dénoués
toutes nuances minérales
les millions de flux et de ressac
la patience des heurts
les abandons
et dessinée
l’immémorial
d’une terre pièce par pièce
se débinant
Ensuite
faut-il toujours un ensuite
dans l’imminence
une partance encore
qui rompt le sortilège
(aller vers atteindre redescendre continuer reprendre avancer)
Ensuite tu t’en iras
Tu t’étonnerais alors de l’incrédulité
des injonctions stupides
des gestes de miséricorde
Dérisoires gesticulations
quand si méticuleux et résolu
s’est construit le fragile édifice
Tu t’en retournes pourtant
D’un ultime regard sur la peau de chagrin
glaces qui en silence des altitudes se soustraient
tu regretteras
Homme en déambulation
peinant à retenir la pose
à te fondre dans l’îlot
Homme en vie
tu lances en descendant
tes cailloux sur la folie
et te voici entre deux portes
fouillant tes récoltes à la nuit tombée
semeur qui vient quérir les dernières nouvelles
corps plié vers les tiges
cueilleur dévalant
avalant jusqu’à plus soif
le souffle d’une terre
Et perplexe
tu scrutes en vain le ciel
Un très beau poème de l’homme, au contact de la nature, qui réalise le destin de la terre. Compliments, Jean-Marc🙏
J’aimeAimé par 1 personne
Mille mercis Marcello pour ta lecture et ta compréhension.
J’aimeAimé par 1 personne
🙏🤗
J’aimeAimé par 1 personne
Un grand poème, ami Jean-Marc, qui dit si bien la vie au naturel et le rapport de l’Homme avec la nature.
Pour l’anecdote: j’ai écrit il y a une heure à peine un poème avec le mot partance — quel beau mot, tant de choses à faire résonner, n’est-ce pas? Belle correspondance…!
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Geneviève. Comme je suis content de lire ton retour! Oui partance…qui est venu s’imposer là à la dernière minute. Curieux ce texte écrit d’un jet et sur le pouce, venu de nulle part, retouche à peine. Il devait être comme la roche, la depuis longtemps.
Oui belle correspondance. Je lis dans ton dernier texte ces mots qui émergent à peine, en douceur mais forts, d’un magma tout en profondeur.
J’aimeAimé par 1 personne
Ce sont les plus beaux, les mots qu’on laisse couler sans entrave.
J’aimeAimé par 2 personnes