
Ainsi adviennent les aurores bancales
quand des songes
pouls et part d’intranquillité
cernent les heures de paille
sens altérés et souffle court
Aux oreilles les vents confus
Rien n’atteint plus le cœur
Et les portes se ferment
Oh éteindre dans les lèvres
tant de paroles de circonstance
qu’on habille comme pour fête
par une telle élégance
engoncées
Oh éteindre dans d’autres lèvres
l’outrage fait au langage
des phrases sans fondement
leur vulgarité crasse
Tu cherches à présent
l’encoignure où germera
le poème natif de l’inconscient
Celui qui dénude l’âme de l’Homme
raconte le récit originel
de toute chose la raison
Mais tu sais qu’elle n’éclora pas tantôt
la fleur aux éclats de vérité
Si peu de fracas pour interpeler la déraison
quand se consent le viol de la pensée
Maîtres de ballet tout de mépris
balayant et piétinant les préceptes d’humain
A la dignité opposant la pire infamie
celle de jeter l’Histoire dans des frusques de souillon
Ainsi adviennent les aurores bancales
sièges de silence et de soumission
Liens désagrégés
Vois ces frères de sang
le grain de peau
qu’au tamis de la misère
on filtre sans vergogne
Et vous visages pâles aux senteurs de miel
vos paillassons de bienvenue
(publicité mensongère)
l’inconscience à la boutonnière
asséchant votre cœur comme terre de juin
yeux fermés sur les coupables avérés
Rien n’interpelle la déraison
quand aux issues de secours
à ceux qui les bâtissent
on fait un pied de nez
noyant la rose des sables sous un long jet d’urine
Tu regardes dans le bleu du ciel
t’égare à ce qui fit
de tes aspirations les beaux jours
Cherche à y puiser les racines du sens
et dans le dédale
retrouver les gestes qui nourrissent
la saveur des confitures de si peu
ce qu’on suppose cueillir sur les contre-allées
les sourires sans masque
la fluidité des gestes
tout ouvrage en cours
quand on abandonne enfin
ce qui toujours s’échappera
St Bé le 24/06