à côtés (suite)

29/05/2023 par delà ma clôture

faute de mieux
on est cheval de trait
bourrin bien malgré nous
traçant droit
pas métronome
fers et harnais

faire
puis faire encore

en songe on s’imaginerait
indocile
et puis on oublie

à force un sillon
une ligne marquée
une terre qui s’assèche
lézardes craquelures

faute de mieux
le silence pour converser

et on passe à côté
et on passe à côté

aux rodomontades de l’air (4)

21/05/2023 de mon fauteuil

On y verrait comme en plein jour

calcaires abrupts tenant conseil
soleil levant
verdure soudainement éveillée
éclatante
chaque élément à sa place

Voici le sol réhabilité
l’œil redevenu gaillard
s’enfouissant dans la courbe de l’épi

On saurait de nouveau
la langue qui saisit
le juste et l’injuste
le clair et l’obscur

Nous nous enfoncions de guingois
dans l’amour qui sommeille
dans l’amour qui des dents
grince
qui toute dignité recluse
clouait nos semelles
dans cette terre devenue glaise

On saurait de nouveau
mais savoir suffit-il seulement

Savoir
les mâchoires tendues
les saluts putrides
et des visages blancs les masques impavides
Savoir la force publique soldant ses valeurs
sur les piquets de grève
sur ceux qui plaçant leur honneur
dans le partage et l’équitable
se soulèvent

Savoirs les maîtres et les esclaves

Que savent les langues qui guignent le zénith
c’est un manège constitué de chevaux sans bravoure
qui ouvre quelques portes
et en ferment tant d’autres

Savoir d’impuissance

Il nous faudra rhabiller le bâton
le tailler pour des os moins alertes
et chercher dans d’autres azimuts
ce qui
des bordures des champs
des ruelles
du mouvement des corps
des bâtisses sans gloire
des routes qui serpentent
frétille encore

murmures insistants du sommeil

juin 2019 / Amsterdam

C’est ainsi

Les mains s’habillent de maladresse
l’esprit se fait drap
et couve les sortilèges

Le solitaire
de rosée
d’indices
d’ouvrages sans destinée
tapisse son champ
déchiffre les humeurs de sa terre
voue les gastéropodes aux gémonies
puis rentre lui aussi dans sa coquille

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aux brumes de mai

01/05/2023 pâles esquifs

En toutes langues l’air se colporte
nauséabond
petits despotes incontinents
s’arrogeant toute puissance
dieux et pognon

La fuite toujours ici et ailleurs

Noire révolte

Aux brumes de mai
aux pétales limpides
leur envol
je laisse le soin d’envelopper
l’intensité d’une palette de verts

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