
Je m’abrite sous des bouquets de cerisiers
Leur exubérance soudaine et volatile
tisse à la caresse des pétales
des récits de frisson
d’air flottant
une chute sans précipitation
une chute qui n’a de cesse
enveloppant ma pensée dans une paresse infinie
Par respect pour cet instant sacré
les orages font pénitence
secrètent des éclairs de silence
***
Je marche alors
détaché de l’ombre de ton corps
Mes pensées défient la saison
comme en serre germant
libérant multitude d’esquisses
me voici porté hors des traces de tes pas
Les vents en renfort soulève mon humeur
mais la pente à force devient vertige
S’affolent les émois et vient le désordre des gestes
***
Sur les poussières otages
s’en viennent nos lubies d’enfant de chœur
Illusions d’optique pour qui voit le monde
au travers d’une goutte de pluie
destinée à laver nos désespoirs
***
Paroles qui patinent au mitant des portes
heurtant malpropres la cognée
A la lecture tant de résonnance sourde
Je débraie ou change de trottoir
Qu’y faire si mes mots
écarquillés d’insolence
et d’incohérence contenue
ne sont ni guimauve ni muguet
Qu’on s’inquiète d’une humeur telle
qu’on coince la langue dans la poignée
empoté à n’en savoir qu’ouïr