Bref retour 32

juin 2022 / Paris

Je m’abrite sous des bouquets de cerisiers
Leur exubérance soudaine et volatile
tisse à la caresse des pétales
des récits de frisson
d’air flottant
une chute sans précipitation
une chute qui n’a de cesse
enveloppant ma pensée dans une paresse infinie

Par respect pour cet instant sacré
les orages font pénitence
secrètent des éclairs de silence

***

Je marche alors
détaché de l’ombre de ton corps
Mes pensées défient la saison
comme en serre germant
libérant multitude d’esquisses
me voici porté hors des traces de tes pas
Les vents en renfort soulève mon humeur
mais la pente à force devient vertige
S’affolent les émois et vient le désordre des gestes

***

Sur les poussières otages
s’en viennent nos lubies d’enfant de chœur
Illusions d’optique pour qui voit le monde
au travers d’une goutte de pluie
destinée à laver nos désespoirs

***

Paroles qui patinent au mitant des portes
heurtant malpropres la cognée

A la lecture tant de résonnance sourde

Je débraie ou change de trottoir
Qu’y faire si mes mots
écarquillés d’insolence
et d’incohérence contenue
ne sont ni guimauve ni muguet

Qu’on s’inquiète d’une humeur telle
qu’on coince la langue dans la poignée
empoté à n’en savoir qu’ouïr

Bref retour 28

24/02/2023 / quatre aiguilles (pastel et numérisation)

Versants indéchiffrables de l’existence
où il nous faut reconstruire
ce qui importe
ce qui n’importe pas
traduire les signes
comme on lirait les prises sur la muraille
toute chute conduisant au recommencement
où l’ombre et le contrejour
joueraient une partition muette
et fondamentale

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