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Alors
pour éviter le drame
on avance l’œil surveillant le pied
A force
on ne voit plus que ça
et en tendant la main
l’incontrôlable bégaiement
Accueil » brefs retours
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Alors
pour éviter le drame
on avance l’œil surveillant le pied
A force
on ne voit plus que ça
et en tendant la main
l’incontrôlable bégaiement
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De l’humanité le pouls
cavalant sur un traict
revenant comme grande marée
Et pris entre parenthèses
sur un pavé humide et froid
tu chemineras
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Sais-tu
Il est des nouveau-nés aux yeux immenses
On peut y ressentir l’afflux d’une grande marée
les forces telluriques que conte si bien Homère
ou de Brunehilde l’ultime du Crépuscule
Dans l’intense du premier regard
la promesse des initiés
tant à explorer
tant à interpréter
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Que me restera t-il quand mes paroles
tel un mauvais ciment
s’effriteront
se tarira la source fugitive du singulier
ne s’inviteront plus à l’intérieur des yeux
dans cette zone imprécise entre cortex et lumière
ces mots dont on ignore encore l’existence
rejetons du néant et de l’insistance
qui font identité
Brefs retours en arrière, qui en cette période de « vacancesscolairespapymamiefêtesdefamille » me permet d’alimenter le blog vu l’indisponibilité mentale pour écrire du neuf.
Une manière aussi d’interrompre quelques jours l’instantanéité d’une écriture dictée par …l’instant (justement). Toutefois, des textes qui restent d’actualité.
Une manière de présenter des peintures réalisées en 2012 (mes dernières)
Une petite info : j’ai ouvert un deuxième blog (voir menu du haut « rouler aux petits bonheurs ») pas vraiment poétique, à moins qu’on considère que la narration de voyage en vélocamping possède un brin de…poésie (justement). Pour ceux qui s’intéressent au vélo.
Merci pour vos lectures.
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A l’ouest
à force de contours
on trouble l’azimut
et quand au sable d’un ressac
les pieds s’enchevêtrent
s’enfonçant un peu plus
au passage de la nappe
de l’absence de passage
faire du doute son compagnon
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Tu m’aurais invité
en bordure des champs de lin
à retrouver au souffle qui insiste
l’ivresse d’une onde
et dans le bleu des pétales
une forme d’allégresse
Je n’aurais alors eu d’yeux
que pour le tracé de tes lèvres
et la suite de tes paroles
dans mon regard
se serait noyée
On se serait donné rendez-vous…
De la suite je n’ai rien retenu
Du geste de tes lèvres
mon âme seulement
à cette promesse tendue
aux retrouvailles s’empressait
Moi j’aurais voulu dire
allons voir sur les rives du fleuve
si pour consolation à ma peine
je saurai retrouver
la bonté qui persiste de nous
des îlots d’humanité dans les mouvements du jour
Juste le nécessaire qui éclaire au réveil
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extrait de « rendez-vous manqué » / mai 2021
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Tu me diras
Toi qui de l’insoumission
cultive le privilège
Du chant des partisans
siffle moi encore l’air
Je répondrai
Il est des multitudes
qui piétinent des heures
pour une illustre image
pour une oreille sacrée
pour une goutte d’espoir
Et nulle part
l’énigme de nos présences
ici bas n’y trouve solution
Il est des désirs
qu’un opiniâtre pied de grue
désespère à la longue
Mais il est aussi à rebours du fleuve
des tortillards de l’esprit
tels des transsibériens
qu’on attrape au hasard
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Extrait de « il est des contre-allées où l’on se risque à contresens »
Mars 2021
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Ce sable qu’on fouille pour mémoire
quand l’invitation à danser tarde
de son essence ni consistance ni désir
De la plage qui s’éloigne
dans la candeur du regard
toujours la même trame
une touche ajoutée à chaque passage
Prendre résidence
quand l’azimut épouse le dénuement
Les paumes à la lisière de l’abandon
reposées sur la sève tarie
bois du banc poli à force de redire
juste pour qu’à point nommé
le propos soit servi
Et de passage en passage
on tutoie à distance
les torpeurs fugaces et le silence qui s’obstine
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Extrait de « dans le souffle qu’on n’ose » juin 2021
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Il est des frontières
qu’on enjambe sans savoir
et de chaque côté
de la même façon
le nez avale l’air
Aux pollens pareillement les fruitiers s’abreuvent
L’herbe au vent plie ainsi
D’une unique matrice toutes roches métamorphiques
et des cristaux variété et richesse
Il est chaque jour des murs qu’on érige
forteresses d’identité
quand dans les oubliettes de l’Histoire
rancit et dégénère la détermination de race
et dans l’obscurité
prospère la bête
Eux Poucets sans un caillou
partis d’où et pourquoi cela importe t-il donc
s’en vont quelque part
un littoral pour sommaire
un trottoir en guise de sente
La vague les emporte
la confiance aveuglée par une poignée de sable
la survie dans des noms dont ils frôleront les murs
et dont ils ignoreront tout
En désespoir de cause
aux gardes chiourmes
aux profondeurs des eaux
aux chasseurs aux profiteurs
aux flics aux soldats
leurs corps en pâture
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Extrait de « la vague les emporte » / avril 21
Reprise ce jour d’une série d’extraits de textes écrits cette année (ou pas), accompagnés de photos récentes (ou pas) , en lien (ou pas). L’actualité faisant parfois loi…
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En ces temps
Cent mille bouches exhalaient l’impatience
On retrouvait dans les gouttes de silence
ses perles en suspension sous l’élancé des branches
Dans les salles d’attente
cent mille rêves mis en bouteille
chacun sans pareil aux autres
et subsistait à présent la crainte du naufrage
De l’intrépidité des soies
passerelles qu’à l’ombre des géants
par dessus les précipices
deux cent autres mille mains tressaient
chacun redoutait l’inconsistance
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Extrait de « veilles » / nov 2019