
Ici est un pic perché
de schistes
d’entrailles de notre monde
un empilement de soubresauts
Ici la trace rebute
et seul tu t’y loves
Tu assistes les vents
qui sans relâche cherchent passage
leur complainte et leur peine
Tu t’y loves Homme matière
Celui qui dans son giron marmonne
et repère dans le fouillis et la grandeur
le fil de son histoire
et des montagnes les noms leur compagnie
(C’est ici qu’encore tu t’es hissé
en quête de quelque certitude)
Tu y déchiffres les forces du destin
et le si peu que nous sommes
rejetons d’infimes secondes
de portes ouvertes ou fermées
paroles de justes tombées à point nommées
quand scélérats sont les décrets
Tu devineras dans les pas qui te ramènent au seuil
ce qui
des nuits entrechoquées d’une lune écarquillée
tint l’esprit en éveil sombre et inquiet
Tu reverras les pommettes saillantes et l’étoile cousue
un frémissement
une alerte
la rafle
une grand-mère ton père à bout de bras
La fuite immédiatement
les lettres du frère
Pithiviers et l’indicible convoi
Puis comme une punition
la bougie et la chape année après année
Ce silence
Pour l’heure
tu te loves encore un peu dans l’immensité
et dans la vibration des roches
tu reprends vie
Les heures sombres de l’histoire… Très beau poème, et puis le verbe « se lover » est comme une consolation et un espoir.
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Oui, merci. L’histoire actuelle nous renvoie forcément aux cauchemars du passé. Et c’est quelque chose qui ne s’efface pas. Merci pour ce retour.
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Bien beau !
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Merci Joël!
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Celui-,ci est non seulement très aussi beau mais tellement bouleversant qu’on le relit dans le recueillement.
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Encore merci pour cette lecture.
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Oups ! aussi très beau ( c’est l’heure où je fatigue où peut-être l’émotion)
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Merci et belle journée à vous.
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