
Avec tous mes remerciements à Marcello pour sa traduction en italien et la publication d’un texte qui compte pour moi.
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https://wp.me/p6hYP5-2r8
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Avec tous mes remerciements à Marcello pour sa traduction en italien et la publication d’un texte qui compte pour moi.
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29/05/2023 par delà ma clôture
faute de mieux
on est cheval de trait
bourrin bien malgré nous
traçant droit
pas métronome
fers et harnais
faire
puis faire encore
en songe on s’imaginerait
indocile
et puis on oublie
à force un sillon
une ligne marquée
une terre qui s’assèche
lézardes craquelures
faute de mieux
le silence pour converser
et on passe à côté
et on passe à côté
le texte qui suit a été écrit pour la revue Folazil* au cours de l’hiver dernier.
A tâtons l’interrupteur de l’aube
Puis l’ampoule enrobée
et des rideaux
l’ouverture
Le verre chaque matin
le cherche et le dévore
Un vitrage double
et entre les parois
un gaz emprisonné
Petits yeux d’une nuit labyrinthe
il se reflète
chancelant encore des cubes amovibles
des chausse-trappe
langue nouée
pieds et poings liés
d’un sommeil carnassier
Il se regarde sans se voir
et c’est tant mieux
Il s’apprécie ainsi
Il s’appuie un instant
sur cette image trouble
soutien des premiers pas
et sur ce qu’au travers
de l’obscurité qui tendrement se délite
on devine à peine
Vitre sans tain ou presque
son côté lumière
et de l’autre la face sombre du monde qui s’affaire
Savourer la froidure du verre
et au seuil faire patienter les fâcheux
Il se détaille
mieux et translucide pourtant
C’est déjà un homme qui se fond
La terre
à la vitesse de mille six cent kilomètres à l’heure
s’enroule vers le levant
Que peut un reflet doublement renvoyé
face à l’orbite d’une planète
lancée à toute allure
Du miroir le jour annonce le deuil
transperce
de l’infini des lisières
une aurore d’accroches cannibales
brumes ou rougeoiement
le reflet
son salut amical
Menton levé vers l’instant qui mûrit
s’échappent ses doubles diaphanes
ses paroles ventriloques
Il se dissout
dans le fleuve des êtres
regards dans les poches
ou plantés
absorbés dans une mare de silicium
où les noient la transversale du vide
*Folazil est une maison d’édition de poésie-art brut.
Maison d’édition associative née en décembre 2017 à Grenoble du désir de donner un lieu transitionnel aux poètes et artistes qui souhaitent publier leurs travaux en étant soutenu par un collectif bienveillant.
Elle rassemble des poètes ou des amateurs de poésie, ou d’autres disciplines artistiques qui voudraient partager leurs travaux et réfléchir ensemble à la fonction poétique dans la Cité.
Elle édite des recueils de poésie collectifs ou individuels.
Elle propose des rencontres poétiques .
Elle participe aux différentes manifestations de la Cité telles que Printemps des Poètes, Festival Gratte-monde,etc
21/05/2023 de mon fauteuil
On y verrait comme en plein jour
calcaires abrupts tenant conseil
soleil levant
verdure soudainement éveillée
éclatante
chaque élément à sa place
Voici le sol réhabilité
l’œil redevenu gaillard
s’enfouissant dans la courbe de l’épi
On saurait de nouveau
la langue qui saisit
le juste et l’injuste
le clair et l’obscur
Nous nous enfoncions de guingois
dans l’amour qui sommeille
dans l’amour qui des dents
grince
qui toute dignité recluse
clouait nos semelles
dans cette terre devenue glaise
On saurait de nouveau
mais savoir suffit-il seulement
Savoir
les mâchoires tendues
les saluts putrides
et des visages blancs les masques impavides
Savoir la force publique soldant ses valeurs
sur les piquets de grève
sur ceux qui plaçant leur honneur
dans le partage et l’équitable
se soulèvent
Savoirs les maîtres et les esclaves
Que savent les langues qui guignent le zénith
c’est un manège constitué de chevaux sans bravoure
qui ouvre quelques portes
et en ferment tant d’autres
Savoir d’impuissance
Il nous faudra rhabiller le bâton
le tailler pour des os moins alertes
et chercher dans d’autres azimuts
ce qui
des bordures des champs
des ruelles
du mouvement des corps
des bâtisses sans gloire
des routes qui serpentent
frétille encore
Je m’abrite sous des bouquets de cerisiers
Leur exubérance soudaine et volatile
tisse à la caresse des pétales
des récits de frisson
d’air flottant
une chute sans précipitation
une chute qui n’a de cesse
enveloppant ma pensée dans une paresse infinie
Par respect pour cet instant sacré
les orages font pénitence
secrètent des éclairs de silence
***
Je marche alors
détaché de l’ombre de ton corps
Mes pensées défient la saison
comme en serre germant
libérant multitude d’esquisses
me voici porté hors des traces de tes pas
Les vents en renfort soulève mon humeur
mais la pente à force devient vertige
S’affolent les émois et vient le désordre des gestes
***
Sur les poussières otages
s’en viennent nos lubies d’enfant de chœur
Illusions d’optique pour qui voit le monde
au travers d’une goutte de pluie
destinée à laver nos désespoirs
***
Paroles qui patinent au mitant des portes
heurtant malpropres la cognée
A la lecture tant de résonnance sourde
Je débraie ou change de trottoir
Qu’y faire si mes mots
écarquillés d’insolence
et d’incohérence contenue
ne sont ni guimauve ni muguet
Qu’on s’inquiète d’une humeur telle
qu’on coince la langue dans la poignée
empoté à n’en savoir qu’ouïr
Comme au pétale
qu’on retient par la manche
un ami avec lequel on souhaiterait
poursuivre encore la conversation
sur l’œil cette larme retenue
Lire la suiteIris
Et le souffle de l’air par la porte ouverte
les pétales embrassant l’âme *
J’épluche sur la veine du sol
les couches laissées par les saisons mortes
C’est une tâche fastidieuse
qui courbe et soumet
Certains matins notre survie tient à si peu
C’est ainsi
Les mains s’habillent de maladresse
l’esprit se fait drap
et couve les sortilèges
Le solitaire
de rosée
d’indices
d’ouvrages sans destinée
tapisse son champ
déchiffre les humeurs de sa terre
voue les gastéropodes aux gémonies
puis rentre lui aussi dans sa coquille
Estimes-tu
en plissant les paupières
mieux percevoir les lumières
que le soleil après l’averse
inonde
Ton iris dévorant
d’une insatiable gourmandise
les couleurs vives de mai