Accueil »
Archives
La promesse du havre
Ilots de dérisoire fortune
Pas de deux
Entre parenthèses
Tracés
Des textes écrits à l’automne, revisités ce mois. Ersatz d’un voyage dont il reste des « tracés« .
Par delà les derniers talus
L’infini qu’on suppose
Puis
Dans le meuble du grain
La piste qui se dilue
Forçant le regard à l’immédiat
Le fracas étouffé d’un monde sans écho
Et la fine pellicule d’eau
A distance respectueuse
Salle à manger des trêves
Déployée au hasard
C’était au petit bonheur la chance
Que la pâleur se gavait
Aux propos de l’étale
Pour oreiller
Le précaire du sac
Replié avec soin
Paupières semi closes
Pour mieux taire les détails
Aspirer à petites gorgées
L’essentiel de l’espace
Asile
Des tempêtes
Enfants des eaux troubles et tumultueuses
Abandonner le roulis
Ce berceau protecteur et insignifiant
Et scruter le ferme
La ligne des herbes courbées
De l’ondoiement se rassurer
Accoster
Une sphère de plomb
Au creux des côtes
La houle
Ou l’étrange terre
Cette empreinte primitive
Au mou du sable détrempé
Et l’hésitation
Des pas qui s’ensuivront
Un jour
L’érosion du passé
Les rues familières
Les rumeurs sans accents
Le langage audible des passants
Illusion
Escarcelles infimes
Qui laissez aux songes
Des bribes de quatrain
Au travers de l’opaque
Se dessine les destins
Des passants effleurés
La semence réclame
L’ondée qui fertilise
Les soupirs silencieux
Oreille prêtée
Tympans en alerte
Le battement des ailes
Et les galets foulés
Une rumeur
Aux accents infléchis
Secs et précis
Leur rythme sans faille
Rien
La chute d’Icare
Sur le lagon doré
Les illusions rendues aux néants
La flaque insipide des ombres
La réverbération des sens
Poignardée dans le dos
Et inerte
L’étincelle des yeux
Déposée sur le sable humide
Chimères
Les plis du temps
Insensibles aux postulats des mots
Ils jonglent
Leurs murmures clapotent
Se teintant d’autres souffles
Chimères
Que retenir des songes
Qu’au large les marins
Libèrent pendant les quarts
Le nacre des aurores
Ne perdure donc pas
Lorsque la terre revient
Accrocher les nuées
S’y envelopper
Y trouver réconfort
Entre deux ancrages tristes
Converser des mélancolies
Essuyer les paupières du monde
Et moucher les intrus
Et sentir les grains
Se détacher des pieds
Virgule
D’un trait franc de haut en bas
Une virgule
Et dans la pointe qui s’allège
Regarder s’éloigner les visages
Dans l’intervalle posé
Une goulée fraiche
Et le souffle qui dégage
Par delà le bruissement des pensées
Entends
Vois
Ici
Dans l’égarement
Le tracé de la courbe
Le temps inscrit dans toute chose
Eau chaleur et rude
Tapis brun qui se délite
Mousses tapageuses
Le sensible qui dénoue le bâillon
Laissant aux interrogations
Tout loisir de se perdre
Dans le chant des oiseaux
Choisir encore
Dans le baluchon
Les souffrances des désamours
Et l’enclos dans lequel
Les questions qui maturent
Se heurtent au bois des poteaux
Echappez vous
Serpentins insidieux
Qui font de mon repos
Un territoire conquis
Diluez vos autoritaires rimes
Incrustez-les dans les mailles de l’air
Voici venir ces tons
Dont nous fumes
Si longtemps orphelins