
Avec tous mes remerciements à Marcello pour sa traduction en italien et la publication d’un texte qui compte pour moi.
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https://wp.me/p6hYP5-2r8
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Avec tous mes remerciements à Marcello pour sa traduction en italien et la publication d’un texte qui compte pour moi.
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le texte qui suit a été écrit pour la revue Folazil* au cours de l’hiver dernier.
A tâtons l’interrupteur de l’aube
Puis l’ampoule enrobée
et des rideaux
l’ouverture
Le verre chaque matin
le cherche et le dévore
Un vitrage double
et entre les parois
un gaz emprisonné
Petits yeux d’une nuit labyrinthe
il se reflète
chancelant encore des cubes amovibles
des chausse-trappe
langue nouée
pieds et poings liés
d’un sommeil carnassier
Il se regarde sans se voir
et c’est tant mieux
Il s’apprécie ainsi
Il s’appuie un instant
sur cette image trouble
soutien des premiers pas
et sur ce qu’au travers
de l’obscurité qui tendrement se délite
on devine à peine
Vitre sans tain ou presque
son côté lumière
et de l’autre la face sombre du monde qui s’affaire
Savourer la froidure du verre
et au seuil faire patienter les fâcheux
Il se détaille
mieux et translucide pourtant
C’est déjà un homme qui se fond
La terre
à la vitesse de mille six cent kilomètres à l’heure
s’enroule vers le levant
Que peut un reflet doublement renvoyé
face à l’orbite d’une planète
lancée à toute allure
Du miroir le jour annonce le deuil
transperce
de l’infini des lisières
une aurore d’accroches cannibales
brumes ou rougeoiement
le reflet
son salut amical
Menton levé vers l’instant qui mûrit
s’échappent ses doubles diaphanes
ses paroles ventriloques
Il se dissout
dans le fleuve des êtres
regards dans les poches
ou plantés
absorbés dans une mare de silicium
où les noient la transversale du vide
*Folazil est une maison d’édition de poésie-art brut.
Maison d’édition associative née en décembre 2017 à Grenoble du désir de donner un lieu transitionnel aux poètes et artistes qui souhaitent publier leurs travaux en étant soutenu par un collectif bienveillant.
Elle rassemble des poètes ou des amateurs de poésie, ou d’autres disciplines artistiques qui voudraient partager leurs travaux et réfléchir ensemble à la fonction poétique dans la Cité.
Elle édite des recueils de poésie collectifs ou individuels.
Elle propose des rencontres poétiques .
Elle participe aux différentes manifestations de la Cité telles que Printemps des Poètes, Festival Gratte-monde,etc
Voir au levant
rougir la veine du grand frêne
Ébouriffée insaisissable
l’ombre des branches nées de l’an
couvre l’herbe haute et courbe
lumière rase
et sur une souche assis
découdre l’ourlet des heures matinales
saluant le bourgeon tardif
impatiente porte du soleil
Lettre à…
Que savez-vous de la rage des êtres
Je vous parle de cette rage intime
qui nait à la racine des sens
au plus près du cœur
battements s’affolant de tant d’incompréhension
Nous étions jambes de printemps
semelles d’herbe nouvelle
Mais les règles du jeu furent perfides
les langues caméleons
Ils transformèrent en sable mouvant
le marbre des Droits gravés
Racontèrent une faible fable
Il nous restait la rage
et doctement Ils te diront que le peuple est violent et vulgaire
J’introduis rarement mes textes. Celui-ci fera exception.
Le printemps des poètes fleurit ici et là sur le thème « frontières ».
Ce sera ma contribution numérique.
C’est la réédition d’un texte qui date de l’an dernier, écrit suite à la rencontre impromptue avec les gendarmes, postés en attente, au-dessus de Cervières, proche de la frontière avec l’Italie.
De l’herbe
l’hiver a grillé les espoirs
et sur l’autre flanc
ils l’attendent
Il écrit au travers du fond dépoli
d’un grand verre d’eau
bu jusqu’à l’ultime goutte
vidé
bords lisses
La buée de son souffle
s’est déposée fine
et au travers de la matière translucide
il devine plus qu’il ne voit
une vie informe
branlante
Je mords des quignons de fugace
que je conserve précieusement
Cultures que le temps mature
sciences intimes et petites fugues
alinéas au décompte des jours
L’existence se bricole ainsi
sur un coin d’établi
La nature m’a fait ainsi
d’appétits
de gourmandises
quand l’œil ne se suffit pas à lui-même
quand la posture assise
réclame un autre versant de la matière
je m’enfonce dans l’hiver des roches
des vallées d’altitude
celles qui s’approfondissent
filles des eaux cristallines
au cœur des massifs