rendez-vous manqué

nov 2020 / quartier du Grand Châtelet


Tu m’aurais invité
en bordure des champs de lin
à retrouver au souffle qui insiste
l’ivresse d’une onde  
et dans le bleu des pétales
une forme d’allégresse

Je n’aurais alors eu d’yeux
que pour le tracé de tes lèvres
et la suite de tes paroles
dans mon regard
se serait noyée

On se serait donné rendez-vous…

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la vague les emporte

Particules transfrontalières
nous franchirions
regards tendus vers les brumes d’horizon
les limites devenues invisibles

Je demeure ici ou là
dans de multiples asiles
le curieux par nature
l’évadé de la cage
le franchisseur de clôtures

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Les mots vagabonds (4)

Il s’en faudrait de peu que
dans l’œil qui si souvent fixe la fenêtre
s’égare le langage
L’œil dans sa solitude
peine par-delà le verre
se dépose sur quelques pâquerettes
l’hirsute d’une herbe qui tarde
L’œil qui fixe la fenêtre
quête dans le vague
les primes brises du premier souffle
et l’élan des mots vagabonds

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les mots vagabonds (3)

septembre 2012 et 2014 / asphalte

J’entends les mots qu’ils prononcent
quand à l’heure précoce
ils racontent le monde
Chaque lever cette rumeur du dehors
l’uniforme des formules
l’obsession à force de répétition
Et ce vocabulaire et le phrasé m’enveloppent
occupant du binaire l’espace de la pensée
Dans l’esprit les actes qui emprisonnent
Dans l’esprit la paresse empoisonne

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Il est des contre allées où l’on se risque à contre sens / texte seul


Le texte qui suit introduit la vidéo éponyme mise en ligne hier que je vous invite à visionner. Pour ceux que le format vidéo rebute ou pour permettre une lecture posée, je le publie ici « externalisé » dans la rubrique « mais encore ».

Plus tard tu me demanderas
les strophes qui de l’obscurité
bordent le sommeil

Je te répondrai
Si sèche est la langue du conteur
qu’aux songes tant de broc
et qu’à voix haute il préférerait les taire

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illusion / désillusion

février 2021 / contre allée

Escarcelles infimes
qui laissez aux songes
des bribes de quatrain

Au travers de l’opaque
se dessine les destins
des passants effleurés

La semence réclame
l’ondée qui fertilise
les soupirs silencieux

Oreille prêtée
tympans en alerte
Le battement des ailes
et les galets foulés

Une rumeur
aux accents infléchis
secs et précis
Leur rythme sans faille

Rien
La chute d’Icare
sur le lagon doré
Les illusions rendues aux néants

La flaque insipide des ombres
La  réverbération des sens
Poignardée dans le dos
Et inerte
l’étincelle des yeux
déposée sur le sable humide

nouvelle publication d’un texte de 2014 (séries de poèmes « terre d’accueil »)

les mots vagabonds (2)

A trop surveiller mes arrières
interroger les portes cochères
l’opaque des vitrines
humer le hasard
et pour quelque chimère
tendre le cou
Je me retrouverai
à l’ombre de ma carcasse
Gros Jean comme devant
narine reniflant l’envers de la semelle

Ainsi
d’un doigt sur la posture
l’autre cavalant les liaisons addictives
j’épuiserai loin de la marge
l’interligne la mesure et le contretemps

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les mots vagabonds

Trop longtemps
j’ai laissé libres et distants
vagabonder les mots
Envers eux ni attention ni adresse
de crainte qu’à mon approche
à pas pourtant feutré
aucun d’entre eux
ne vienne me caresser l’esprit
et qu’ainsi
de cette froideur
je me désespère

(février 2019)

février 2021 / attente
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