Tu m’aurais invité en bordure des champs de lin à retrouver au souffle qui insiste l’ivresse d’une onde et dans le bleu des pétales une forme d’allégresse
Je n’aurais alors eu d’yeux que pour le tracé de tes lèvres et la suite de tes paroles dans mon regard se serait noyée
Il s’en faudrait de peu que dans l’œil qui si souvent fixe la fenêtre s’égare le langage L’œil dans sa solitude peine par-delà le verre se dépose sur quelques pâquerettes l’hirsute d’une herbe qui tarde L’œil qui fixe la fenêtre quête dans le vague les primes brises du premier souffle et l’élan des mots vagabonds
J’entends les mots qu’ils prononcent quand à l’heure précoce ils racontent le monde Chaque lever cette rumeur du dehors l’uniforme des formules l’obsession à force de répétition Et ce vocabulaire et le phrasé m’enveloppent occupant du binaire l’espace de la pensée Dans l’esprit les actes qui emprisonnent Dans l’esprit la paresse empoisonne
Le texte qui suit introduit la vidéo éponyme mise en ligne hier que je vous invite à visionner. Pour ceux que le format vidéo rebute ou pour permettre une lecture posée, je le publie ici « externalisé » dans la rubrique « mais encore ».
Plus tard tu me demanderas les strophes qui de l’obscurité bordent le sommeil
Je te répondrai Si sèche est la langue du conteur qu’aux songes tant de broc et qu’à voix haute il préférerait les taire
A trop surveiller mes arrières interroger les portes cochères l’opaque des vitrines humer le hasard et pour quelque chimère tendre le cou Je me retrouverai à l’ombre de ma carcasse Gros Jean comme devant narine reniflant l’envers de la semelle
Ainsi d’un doigt sur la posture l’autre cavalant les liaisons addictives j’épuiserai loin de la marge l’interligne la mesure et le contretemps
Trop longtemps j’ai laissé libres et distants vagabonder les mots Envers eux ni attention ni adresse de crainte qu’à mon approche à pas pourtant feutré aucun d’entre eux ne vienne me caresser l’esprit et qu’ainsi de cette froideur je me désespère… (février 2019)