écho de toute incertitude

31/03/2023 larmes de violette

La musique du sol n’est pas aubade mensongère
La musique du sol ne connait ni rhétorique
ni œillades tapageuses
ni mépris des mots
elle vibre de boues et de caillasses
d’humeurs de désagrégation d’éclosion

et nos pieds attachés de mottes amoureuses
nos pieds d’infini
aériens

Entends-tu les timbres
le son suspendu d’un carillon
simple et profond
une harmonique sensible

Depuis la nuit des temps
un rien de l’air frémit
vent léger qui au travers des mailles
se fait également sonneur et libertaire
Un rien qui sur ta terre
ton ancre mise à quai
aux rituels
te rappelle

Eux continueront
Plus rien n’ébranle leur vulgarité
Le profit fait basse œuvre
et verrouille les âmes
Et la servilité édite ses lois
Obéir pour survivre

Et en nous
désobéir pour faire vivre

Supposerais-tu l’heure venue
à l’outil remisé qu’on ressort
ce serment de fidélité
qu’entre ton âme et ta carcasse
un ange au chapeau de paille usé
délivra un matin

Ici un tapis de feuilles
offrandes de l’automne
un reste de paille
Là un broyat sommeillant
et au-dessous les cheveux mêlés
le mystère

Science d’instinct ou de savoirs
gestes millénaires qui nouent les omoplates
vertèbres qu’on dépose sur un coude
quand les doigts de l’autre côté effritent
un genou en terre
les rigueurs d’hiver


Une vitalité
Une promesse
et de cela l’écho de toute incertitude