
Avant que ne change la saison
à l’ingratitude
de l’hiver qui se dédit
d’une montagne
qui s’est trompée d’époque
je retourne
A l’abri des grandes faces
l’immuable d’un linceul
neige que cristallise les grandes gelées de nuit
Brutale
si peu diserte
sans partage
l’ombre s’empare de cette partie de terre
et jalouse ses secrets
ceux d’après la tempête
et qui sans ciller attendent
la prochaine
Des accents de rocaille
des précipices se jouant
failles par failles
des saillies fondues dans la sombre masse
la forteresse se déchire
Aux rides d’une face
plongent des ruisseaux de glaces
s’embrasant dans le noir
où la blancheur des neiges
n’ose s’épanouir au regard
la forteresse se déchire
Ailleurs
tutoyant le liseré de l’interminable crête
des rayons insolents
chauffent sans pitié
ce qui de Sud
se déverse
courbes hérissées et misérables
une hébétude sèche
que nourrit
la maladie du monde
Le val tout en longueur
s’enfonce dans l’immobilité du pas
et le souffle comme à son habitude
s’éprend du minimum
Le corps
misérable et magnifique
compose
s’offrant à la pente
fondu et tellement infime
Un à-pic qui retient la blancheur de la piste…
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Merci Alain. Bonne journée.
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Poème d’une absorption et d’un sursaut à peine, en noir et blanc, duel comme le sont les hommes…
Magnifique.
Merci Jean-Marc
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Duel, oui et l’ombre qu’il nous faut regarder dans les yeux. Merci Barbara.
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Superbe… plusieurs relectures n’en épuisent pas le sens. On éprouve comme un vertige…
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Ce que la haute montagne exerce, ce vertige infini. Merci Marie Anne.
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