
Elles devisaient à l’ombre profonde
d’un cerisier sauvage
Narguaient-elles le destin
des humeurs
ou de la sempiternelle désuétude
d’un dimanche d’après-repas
Le peu de cas prêté aux gamines
par la grande tablée familiale
Deux fillettes devisaient à l’orée
du chemin dit des centenaires
à l’ombre silhouettes confuses et confondues
ni enfants ni demoiselles
vouées aux limbes et à l’ennui
elles jetaient sur la chaussée
aux carrosses de princes dérivant sans un regard
des pavés dans la mare
petits cailloux trouvés sous la sandale
ou tout éclat de confidence
ou de provocation
Sur la chaussée où se jouait si peu de surprise
Un dimanche d’après-repas
Un dimanche d’adultes rendus diserts et confus
du sort de la nation devisant
Certains en bout de table hurlaient au méchant loup
aux voleurs de poules et gibets de potence
D’autres nourrissaient les oiseaux de passage
de miettes d’utopie du partage d’une sobriété
et de lendemains rossignols
Ils devisaient comme par errance
quand les digues sont rompues
ainsi voguent poncifs et vociférations
Si un instant
attentif
on approchait plus près encore ce dimanche de juin
Si aux fillettes on osait l’insistance d’un regard sans malice
on aurait vu au silence ténu qui les accompagnait
on aurait vu l’attentionnée mastication
et le plaisir dans les yeux
le jus sucré et coloré
les noyaux à la hâte
un par un
au hasard jetés
dés d’un destin qui crierait famine
On aurait vu la mécanique du mouvement
des bras levés puis la main à la hâte ramenée
vers la branche nourrie
puis vers la bouche avide
d’un dimanche
au temps des cerises revenu
St Bé (le 14 juin)
*référence volée aux paroles de la chanson
Oh, j’adore!
Bravo, et merci Jean-Marc. 🍒💃🏻
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Merci à toi ! Je pensais bien que cela te plairait.
A bientôt Geneviève
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