
Lui faudra t-il un matin éteindre ce double siamois
et au sort imposé aux instants se soumettre
lui un soi-disant poète
sinon poète ventriloque
Déjà Tu se relèves et l’interroge
Tu qui avec des ascendances des descendances
jongle
et dans le désordre
sarcle et sème
(sol d’enfouis enfin réchauffés au mai qui s’enivre)
et sarcle et sème de la lune quelque désordre
quand aux crêtes aux eaux se séparant
longuement Je s’échappe
(quelque désordre et la langue s’enfourche)
écrire semer sarcler et s’évaporer
lire marmonner aimer et s’évaporer
offrir et se tarir
et au monde qui déroule l’improbable issue
tenir rigueur
et du monde quand même
se tenir à présent
sous un rai de lumière
tapi
écrire semer sarcler
Qui est ce Je à Tu s’adressant
et ce Tu qui le regarde sans comprendre les lèvres
obligé
des paroles l’esclave
Si peu de durée dans la minute
qu’entre eux deux s’écartèle la constance
Un jeu pour ne pas regarder les mots droit dans les yeux
et au travers des murs parcourir la perspective
Seuls eux deux les yeux dans les yeux
(Je Tu)
Un jeu
Et au monde qui déroule
demander crédit
offrir des délais aux secondes
de l’amour à l’amour
un répit au désespoir
des lueurs
Aux tourments de l’âme
jouer à Tu et à Je
