
Est-ce le vent de Sud qui des yeux
dépouille tout consentement
et apporte sur les lèvres des formules les remords
Où est-ce ces roches de volcans désagrégés
bordant les croupes d’horizon
épées de justice qui au hasard des forces telluriques
tranchent et des eaux énoncent la source et l’embouchure
(Tout flux déterminé et l’impossible recommencement )
Sur la ligne de partage des eaux
les amants déchirés et inertes
Statuaire de chair et d’os dans la crypte de Mazan
assoupi et de silence obstiné
aux pierres échu
Comme une ligne de partage des eaux
la feuille d’or
une limite sacralisée un tracé ample
et de part et d’autre les mains n’osant plus s’effleurer
de crainte de tutoyer l’erreur
et dans l’humilité
se dissoudre
Les corps ni prostrés ni tendus
abandonnés aux ruines et à la pente
Je ne saurais de vous
ténébreux bien-aimés mal-aimés qu’effleure mon chemin
qu’une pénitence lointaine et mystérieuse
et des lieux le cérémonial offert à l’antique passion
Des colonnes ciselées
du ciel qui au travers nimbe le cloître
le souffle céleste susurre une partition
Un madrigal du huitième livre*
que j’emporte sur mon chemin
* écouter un extrait du huitième livre des madrigaux de Claudio Monteverdi (Madrigaux guerriers et amoureux)

Comme une ligne de partage des eaux
la feuille d’or… en vous relisant ce matin, je pense à mon Abitibi natale, Abitibi qui vient d’une langue autochtone, l’anishnabe, et qui veut dire là où les eaux se partagent. Et c’est sur ce grand plateau géographique que se séparent nos eaux entre la baie d’Hudson et le fleuve Saint-Laurent et sous ce plateau, les plus riches mines d’or. Toute est dans toute comme le dit un poète de chez nous. Bonne journée, Jean-Marc.
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Oui, coïncidence ou grand tout. L’artiste qui a tracé ces lignes à la feuille d’or ne parle pas des mines d’Abitibi, j’ai cherché, mais un esprit a du lui glisse à l’oreille quelque élément qui induise ce choix. Merci Luc pour l’information
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