
Prendre liberté pensons-nous
Donner au physique des sons
ce qu’intime l’évidence
Et nos mains à l’aveugle
hasardent une trajectoire
Rien à l’esprit ne vient
L’entends-tu la voix qui te chuchote
prends garde veux-tu
aux fauves à l’affut
leur souffle pestilentiel
de leur brutalité la salissure
Et reviens-nous vivant
Alors
pour éviter le drame
on avance l’œil surveillant le pied
A force
on ne voit plus que ça
et en tendant la main
l’incontrôlable bégaiement
On devient ce voyageur errant
statue de porcelaine
qui par delà la vitre
voit défiler campagnes et bourgades
cités avenues parvis
quand des existences
fugaces instantanés
la fugue dissout le pigment
Et revient l’onde
d’un cerf volant sans fil
le vertige et le doux étourdissement
quand de justesse
on attrape clairsemés
des fragments de sensible
De ces quelques lignes déposées
parfum poivré et ivresse infime
vous m’êtes parvenus
scribes mystérieux
Et je vous supposai
entre lisse du bois et poussière déposée
en arrière plan une orchidée en fleur
au chevet une lampe vintage
L’habitude déposée entre coude et poignet
son pesant sur le froid du bureau
Cette fenêtre
quand des doigts on ne sait plus que dire
devenue familière
Ai-je seulement perçu
l’ombre de vos paroles
la corde tendue
et le ventre qui s’enroule
les épaules trop hautes
le tourbillon
quand on ne maîtrise ni la tête ni la queue
L’interruption de séance
L’herbe qu’il faudrait couper
L’écoulement des eaux et toute frénésie
Le campement qu’entre deux rigueurs
on aménage
bathyscaphe sans périscope
à peine la rumeur du sonar
et de nouveau les instants frénétiques
L’interruption de séance
Les silences et la fenêtre encore
Aurais-je seulement perçu
la rupture et l’abîme
l’alchimie et le rafistolage
les crocs en jambe et la dentelle
Mais déjà le reflet
et l’iris reconnu
la rengaine de Narcisse
en vous je cherche mes mots
et de vos vers
une parcelle de commun
Aurais-je perçu
que déjà je m’échappe

Great photo!
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Thank you !
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