Sur la route une borne telle une entorse faite à la résignation J’avais laissé là avec l’incertitude qui sied au geste une partie de moi Et voici inscrit ici la modeste obole
L’appel à écrire de Daniel Brochard a résonné en moi. Sa forme, l’interpellation et l’engagement. J’ai plaisir à partager avec vous ma première participation à une revue, qui de plus fait sens pour moi. Une revue fragile qui a besoin d’être soutenue.
La route etait délicate et nous manquions de cette délicatesse qui embellit les âmes Aussi nous réprimes la route
Au drapé d’une lessive au courant d’air qui chavire l’arrondi la science d’un assemblage de tons que renvoie la lumière d’un matin L’existence
Vois-tu ta jeunesse ces parades tapageuses qu’éxacerbe un été en fanfare Les rires les confidences les éclats sans semence Autant de promesses autant de fils de filles prodigues
Que sait-on du temps qui découd son ourlet la substance s’effilochant quand tout glisse entre les doigts Arrive les prémices du soir que taquine une aurore s’ébrouant et ce flottement l’absence de prise sur l’heure si ce n’est le rituel d’un bivouac aménagement déménagement L’eau trouble et laconique d’une rivière qu’à la longue on tutoie quand d’une langue de sienne dénuement et générosité s’entretiennent au secret du méandre Taire toute obscénité de celles qui retournent le cœur
18/06 tous les footballeurs ne sont pas logés à la même enseigne
villars les dombes saint didier sur chalaronne asnieres sur saône fleurville / vous montrerez que des politiques de flexibilisation du marché du travail permettent de lutter contre le chômage structurel / compter quatre jours de voyage pour être mis hors de soi / un lotissement qui sort de terre un autre des années quatre vingt une bicoque une guinguette des roses le domaine de une ruine des façades fatiguées qu’inonde le soleil / sujet du bac en économie deux mille vingt et un / comme je remontais à l’inverse d’arthur rimbaud des fleuves impassibles / hors de soi dans le sens hors de mes représentations et de mes schémas/ tournus gigny sur saône chalon gergy / trenet chantait nationale sept moi j’étais nationale six en R8 puis en fiat cent vingt quatre puis en quatre l / s’en aller voir ailleurs la vie quotidienne des habitants qu’on ne croisera qu’une fois et qu’un instant / l’argent est une religion et blanquer est son grand prêtre / c’était les congés payés / des champs de maïs des engins agricoles des agriculteurs des champs de maïs un champ de blé / loin des caméras de télévision / être à la retraite n’est pas avoir de la chance c’est un droit obtenu de haute lutte / être hors de soi / laïcité dit-on
18/06 un autre monde est possible18/06 cliché
Suite à une panne d’appareil , toutes les photos sont prises avec androïd.
après jeudi ce sera la vie sans masque et toutes nos photos sans lèvres ni nez deviendront collector/ chapareillan jongieux massignieu de rives groslée arandon/ pour savoir si la france a marqué avec la canicule fenêtre ouverte on sait / s’immerger dans ce mouvement qui consiste à aller vers et voir venir / sault brenaz leyment perouges joyeux / suivre la trace s’égarer pester crever reparer mal réparer refaire croiser les doigts / le rhône celui de louis ferdinand ramuz dans derborence environ trois cent cinquante kilomètres plus près de la mer / quand la france gagne si on dort c’est raté / traverser l’alignement des cultures blé orge avoine et respirer la fin d’une mise en réserve / ou de sa source trois cent cinquante kilomètres plus loin / quelques kilomètres de route nationale à vingt et un kilomètres heure virgule huit peuvent être assimilés à une sorte de roulette russe / faire la course avec le fil de l’eau / à gauche ou à droite / devant votre seuil être passants / penser au stick à lèvres
Sur le flanc de nos rêves d’un trait lancé à la hâte une pichenette au destin nous ferons notre fortune
S’en aller ! s’en aller paroles de vivant écrivit Saint John Perse Et dans si peu de paroles tant à consumer Et dans si peu de paroles la promesse d’une chimère
Prendre liberté pensons-nous Donner au physique des sons ce qu’intime l’évidence
Et nos mains à l’aveugle hasardent une trajectoire
Rien à l’esprit ne vient L’entends-tu la voix qui te chuchote prends garde veux-tu aux fauves à l’affut leur souffle pestilentiel de leur brutalité la salissure Et reviens-nous vivant
Du bitume j’irai voir les âmes qui repoussent Leur renaissance à toute suspension La folle allure retrouvée et la lumière qui frappe les façades quand vivante est la rumeur
L’espace d’un instant je romprai l’ermitage et aux retrouvailles j’oserai alors délaisser toute mélancolie
Au vrac du monde je voyais d’un puzzle l’emboîtement des éléments une préméditation les gonds et les serrures l’absence de fantaisie et dans l’espace clôt ma pièce stérile
Au vrac du monde j’inscrivis des mots qui écarquillent le glas sonné des douleurs et de mon âme une révélation