
La louve
dans l’épuisement des cavalcades
au rugueux du gel et du roc
à coup de crocs
avait aguerri ses petits
Insensibles
l’œil aux aguets
la babine frémissante
tels les maîtres
ils allaient
Il me revient
sous une brise infime
le dépouillement de l’hiver
la lenteur des branches
le désordre des ramifications
et l’ivresse du ballant
Mille pistes à suivre
et je restais ainsi
immobile et calme
Un point de suspension
posé sur le soyeux
distillant ses minutes
au reposoir des frénésies
Hésitant
j’entendais
dans le déclin du jour
la sirène des vapeurs
quand se détachent les amarres
et que l’on reste à quai
Je devinais le fil d’acier
tantôt prison tantôt abri
et le souffle des bêtes
leur proximité tel un précipice
Au gré des replis
eux
vagabondaient
frayant le souffle court
avec l’ombre des milans
laissant au grain
l’éphémère d’une empreinte
frottant leur échine
au lissé des écorces chimériques
caressant du bout des pattes
entrelacs et alignements
Et roulant jusqu’aux cimes
laissaient la douceur les envahir
Alors
Entre pouce et index
je dérobai au sol
un éclat de cristal
Sur le sensible du poignet
le déposai avec soin
Puis résolument
je traçai ma route

Ce texte est une reprise et une réécriture d’un texte publié en 2018
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